Des données, issues de trois célèbres cohortes américaines (NHS I, NHS II, HPST), viennent nous rassurer sur l’innocuité des fruits, en outre, elles fournissent une liste précise des fruits qui pourraient réduire l’incidence du diabète !
Plus de 185 000 professionnels de santé (infirmières et médecins) ont été inclus dans cette étude (correspondant à un suivi de 3 464 641 personnes-années). Les habitudes alimentaires, notamment le détail de la consommation de fruits, ont été recueillies par des questionnaires, tous les quatre ans. Environ 90 % des sujets sélectionnés ont pu être suivis jusqu’au terme de l’étude. La consommation de fruits était positivement corrélée à l’âge, au niveau d’activité physique, à la prise de compléments vitaminiques, à un score reflétant la bonne qualité de l’alimentation mais aussi à la consommation de jus de fruit.
A l’inverse, un apport plus élevé de fruits était associé à un indice de masse corporelle (IMC) plus faible et à une moindre prévalence du tabagisme. Afin de limiter les biais de confusion, tous ces facteurs ont donc été pris en compte dans l’analyse statistique.
Des pommes, des poires…. mais pas de melon cantaloup !
Après ajustement sur ces facteurs de confusion potentiels, la consommation de fruits totale reste faiblement mais significativement associée à une réduction de l’incidence du diabète : -2 % pour une augmentation de 3 rations/semaine. L’analyse détaillée des fruits montrent d’importantes différences : ceux qui semblent les plus protecteurs vis-à-vis du diabète sont :
- les myrtilles (Hazard Ratio [HR] : 0,74 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,66-0,83),
- les raisins (HR : 0,88 ; IC : 0,83-0,93)
- les pommes et les poires (HR : 0,65 ; IC : 0,91-0,98)
- les bananes : (HR : 0,95 ; IC : 0.91-0,99)
- les pamplemousses (HR : 0,95 ; IC : 0.91-0.98).
A l’inverse, la consommation du cantaloup (une variété de melon) est associée à une augmentation du risque de diabète.
Il n’a pas été mis en évidence de relation significative dans l’ensemble des trois cohortes entre l’incidence du diabète et la quantité de prunes, de pêches, et abricots, ni des oranges consommées. Sans surprise, la consommation de jus de fruit était associée à un risque augmenté de diabète.
Les auteurs ont évalué qu’une substitution du jus par des fruits bruts pourrait réduire l’incidence du diabète de 7 % (jusqu’à -33 % en cas de substitution par des myrtilles !).
Pour expliquer l’effet variable des fruits sur le risque de diabète, quelques explications plus ou moins convaincantes sont avancées :
- les anthocyanines des myrtilles,
- le resveratrol de la peau du raisin,
- l’acide chlorogénique des pommes
- et la naringine du pamplemousse ont des effets bénéfiques sur le métabolisme du glucose démontrés chez l’animal.
Même si les résultats de cette étude doivent être interprétés avec précaution du fait de sa méthodologie observationnelle, il en découle trois conclusions pratiques :
- D’une part elle nous incite à continuer à conseiller de manger des fruits, même les plus sucrés sans crainte de provoquer un diabète.
- D’autre part, nous savons ce qu’on peut répondre quand un patient qui nous demande quel fruit privilégier en prévention du diabète.
- Enfin, nous disposons d’arguments supplémentaires pour déconseiller la consommation de jus de fruit, même frais et sans sucre ajouté et recommander de substituer les jus par les fruits bruts !
Dr Boris Hansel
Muraki I et coll. : Fruit consumption and risk of type 2 diabetes: results from three prospective longitudinal cohort studies. BMJ. 2013; 347: f5001. doi: 10.1136/bmj.f5001
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